Lors de mon dernier article, je vous avais fait une introduction des Rocheuses Canadiennes et du Banff National Park. Nous allons maintenant attaquer le vif du sujet par une randonnée qui est restée dans le top 3 de notre voyage canadien : l’ascension du Big Beehive.
Je vous remets dans le contexte, nous avions décidé de commencer par le lac Moraine ce matin là, nous savions que le parking situé près de ce lac était petit, dès que le parking est complet, les rangers ferment la route. Malgré le réveil à 5h du matin, cela n’était pas suffisant, nous avions donc continué notre route et nous nous sommes dirigés vers le lac Louise, le parking n’était pas complet, mais à peine arrivés, il ne restait déjà plus qu’une vingtaine de places.
Un conseil, si vous ne voulez pas vous réveiller si tôt, vous pouvez réserver une navette sur le site du parc, puis rendez vous au « parcobus » près de la station de ski Lake Louise à l’heure à laquelle vous avez réservé. De là, le bus vous emmènera directement aux lacs choisis, c’est la solution la plus simple dans tous les cas.
La voiture stationnée, nous étions prêts à nous diriger vers le lac Louise, malgré les photos que nous avions vu auparavant, nous ne nous attendions vraiment pas à un tel spectacle !
Le temps était parfait, le soleil frappait de ses rayons les montagnes qui encerclent le lac et qui reflètent sur l’eau qui a cette couleur bleue si unique, sortie tout droit d’une palette d’un peintre. Un seul mot : incroyable ! Je n’en revenais pas de l’existence d’un tel lac.
Je comprends tous les peintres de l’époque qui étaient prêts à un très grand voyage juste pour pouvoir peindre leurs tableaux ici.
Plusieurs sommets dominent le lac dont : les monts Victoria, Lefroy, Aberdeen, Temple, Whyte, Saint Piran et notre objectif de la journée : le mont Beehive.
Le lac Louise fut montré pour la première fois par un guide autochtone à Tom Wilson en 1882, qui le nomma lac Emerald avant d’être renommé plus tard lac Louise, en l’honneur de la quatrième fille de la reine Victoria.
Nous ne sommes pas venus ici juste pour admirer la vue, vous pouvez le faire, mais si vous avez le temps et le physique pour faire 15 km et 850m de dénivelé positif, je vous conseille vivement de faire la grande randonnée qui va vers le point de vue de Big Beehive ( 2270m d’altitude) puis de faire une boucle par la plaine des six glaciers pour revenir au lac Louise.
Cela peut prendre toute la journée, mais croyez-moi, vous allez en prendre plein la vue.
En suivant la piste vers le lac Mirror, qui est la première étape de la randonnée, vous allez commencer par prendre de la hauteur, observez bien entre les lacets, la couleur du lac ressort au fur et mesure que le soleil se lève.
Les Rocheuses sont également connues pour abriter une large panoplie d’espèces, on peut observer un peu partout des chipmunks, des Stellar Jays, mais aussi d’autres animaux, comme des ours, mais il est malheureusement (ou heureusement si vous ne voulez pas les croiser) rare de les apercevoir.
Après une brève montée, nous étions arrivés au Mirror lake, vous voyez sur la photo ci-dessus la petite montagne en face, c’est l’objectif de notre ascension : Big Beehive. On avait très vite compris pourquoi elle portait le nom de grande ruche en anglais, de loin, elle y ressemble fortement.
La première étape dépassée, le prochain objectif était le lac Agnès. Nous avions continué notre ascension qui se fait facilement à travers la forêt, nous avions même eu le droit à quelques flocons de neiges.
Concernant la signalétique, il est quasiment impossible de se perdre, les directions sont bien signalées.
Après quelques kilomètres, une chute d’eau nous signifiait que nous atteignions bientôt la deuxième étape qui est le lac Agnès.
Ce petit lac n’a pas la même couleur que le lac Louise, mais cela ne retire en rien sa beauté. Enclavé entre les montagnes, il a l’air d’un lac caché. Il est plus sauvage, plus authentique.
Nous étions restés longtemps à le contempler. Le lac Agnès fait sans aucun doute partie de nos coups de cœur de la randonnée.
En vrai, on se sentait vraiment petit face à ce paysage.
Rien que de venir au bord de ce lac en valait déjà la peine. On y trouve d’ailleurs un salon de thé, nombre de personnes faisaient l’aller retour uniquement pour le salon de thé et le lac. Il restait encore plus de 4km et 338m de dénivelé pour arriver au mont Big Beehive.
La suite du parcours se fait par le coté droit du lac Agnès jusqu’à se retrouver à l’opposé du lac. Les 338m de dénivelé commencent ici. Le froid aussi, nous étions dans un couloir de vent.
Toute la montée se fait en lacet jusqu’au sommet et de façon raide. Le vent, en plus de l’ombre, font très rapidement redescendre la température, nous étions gelés !
Mais au fur et à mesure que nous montions, la splendeur du mont Big Beehive commençait à pointer le bout de son nez. Déjà par les montagnes aux alentours, mais également par la vue sur le lac Agnès, qui, par la même occasion, nous montrait la hauteur que nous avions pris.
Mais cette montée valait-elle le coup ?
Bien sûr que oui ! Et mille fois oui ! Nous avions l’une des vues les plus magnifiques de la région. Avec le soleil, le lac Louise ressortait d’autant plus. Même en écrivant ses lignes, j’ai encore du mal à croire qu’une telle couleur puisse exister sans être artificielle.
Qu’est-ce qui fait que le lac possède une telle couleur ? Il s’agit tout simplement de la présence de farine de roche qui en est responsable. Cette farine est créée par le frottement des glaciers sur les rochers se trouvant en amont. En fondant, l’eau provenant du glacier est chargée de farine de roches, ces sédiments restent en suspension dans le lac et donnent cette couleur si caractéristique, en effet cette farine de roche absorbe toutes les couleurs de la lumière excepté le bleu.
Une fois au sommet, prenez le temps de visiter tous les coins du mont, la vue est fantastique partout, je crois qu’il est impossible de s’en lasser. C’est à contrecœur que je redescends. Ma vue préférée a été celle que vous voyez sur la photo ci-dessus où nous pouvons voir le lac Louise et le lac Mirror, endroit où nous étions en début de matinée. On peut se rendre facilement compte de la route parcourue.
D’ici, vous avez le choix, soit vous reprenez la même route et rebroussez chemin par le lac Agnès, ou soit vous décidez de faire la boucle en passant par la plaine des six glaciers, mais qui rajoute encore 4km à la randonnée, mais ce n’est que de la descente.
Nous avions choisi la plaine pour compléter la boucle et découvrir de nouveaux paysages.
En descendant, vous verrez que les chipmunks sont partout et qu’ils n’ont pas du tout peur des hommes.
Jetez un œil également à la rivière provenant des glaciers, l’eau est laiteuse. La farine de roche est, là également responsable. Comme je le disais plus haut, c’est cette eau chargée en farine de roche qui a donnée naissance au lac louise et à sa couleur bleue turquoise.
Nous retrouvons ensuite cette farine au bord du lac, qui, à mesure que le temps passe, crée une plage mais le fait également disparaitre peu à peu en le remplissant.
Si vous avez encore de la force, vous pouvez faire du canoë sur le lac, chose que nous n’avions pas faite.
Nous arrivions au bout de cette longue randonnée, en toute franchise, cela fait quelques mois que nous l’avons faite, je n’arrive toujours pas à oublier tous les paysages que nous avions vu ce jour là. Elle sera à jamais gravée dans ma mémoire et parmi l’une des plus belles randonnées que j’ai pu faire.
Nous terminons cet article sur une vue sur le Fairmont Chateau Lake Louise Hotel, un complexe hôtelier qui a sans doute la plus belle vue. Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire de cet hôtel, vous pouvez aller sur ce site : thecanadianencyclopedia.ca
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Massi Arezki 