Ce matin là, nous nous étions réveillés à 5h du matin, nous avions rendez-vous avec le paysage le plus beau qui soit, une œuvre d’art que seule la nature sait créer, fruit de forces tectoniques et de mouvements de glaciers sur plusieurs millions d’années. En vérité, nous ne nous attendions vraiment pas à ce que nous allions voir malgré avoir vu des photos partout ailleurs.
Après avoir garé la voiture sur le parking des navettes qui se dirigent vers les lacs Louise et Moraine, étape presque obligatoire, puisque les parkings des lacs ne sont pas assez grands pour accueillir toutes les voitures des visiteurs, surtout celui du lac Moraine. Je vous avais expliqué comment faire pour réserver la navette dans mon précédent article consacré au lac Louise et sa randonnée : Big Beehive.
Après s’être fait déposés par la navette, nous nous étions dirigés vers le point de vue et voici le résultat :

Tout était calme, il y avait une atmosphère sereine, légère et sans bruit. Nous étions les premiers à arriver. Le paysage dépasse notre imagination, il était d’une beauté exceptionnelle, à tel point que parmi les premiers explorateurs qui ont découvert cet endroit, ils avaient tout simplement décidé de s’y installer.

Le lac Moraine est petit, sa surface ne fait que 0,5 km² et est alimenté par les glaciers Wenkchemna des Ten Peaks. Ces « peaks » sont les montagnes qui entourent le lac.
Tout comme le Lac Louise, c’est la farine de roche amenée par la fonte des glaces qui donne cette couleur si particulière au lac.
Le soleil se levait, tout en éclairant les montagnes, la surface de l’eau est devenue un miroir presque parfait, l’image parle d’elle-même. Je pense que c’est l’une de mes plus belles photos.

L’origine du nom vient du mot moraines qui signifie cailloux, graviers, galet et sable. Ce sont tout simplement des débris qui se sont accumulés au fur et à mesure dans l’extrémité nord de la vallée et qui sont à l’origine du lac. Du moins, c’était ce que pensait Walter Wilcox en découvrant et en donnant le nom de ce lac en 1899, qui était resté là à contempler le lac et qui décrivait comme la demi-heure la plus heureuse de sa vie.
De récentes hypothèses géologiques ont montré que c’était le sommet de la montagne Tower of Babel à 2360 mètres d’altitude qui s’est effondré et qui avait créé cette sorte de barrage naturel sur lequel nous nous trouvions.

D’ailleurs ce spot est l’un des plus connus de la région, nous étions restés là presque une heure malgré le froid, c’était magique.

Derrière ce spot, n’oubliez pas de regarder vers la forêt à perte de vue qui entoure le lac, on ne s’en lassait pas.

Après le point de vue, je vous conseille d’aller à l’autre bout du lac en suivant un parcours très facile qui longe le lac.

Vous pouvez même profiter pour faire du kayak sur le lac.

En suivant le parcours et en vous approchant des montagnes, vous pouvez apercevoir les strates de fonds marins qui se sont accumulées en 500 millions d’années et qui se trouvent à présent, au rythme de quelques centimètres par an, perchées à 3000 mètres d’altitude grâce aux forces tectoniques qui ont formé les Rocheuses. A la fin de la période glaciaire, la fonte des glaces et l’érosion ont créé une œuvre naturelle, les Ten Peaks, littéralement, ce sont les dix montagnes qui entourent le lac.

Tous ces pics culminent tous à plus de 3000 mètres d’altitude. Le lac, quant à lui, se situe à 1885 mètres d’altitude.

Ces hautes altitudes permettent d’entretenir les glaciers qui alimentent le lac Moraine en eau et en farine de roche. De ce fait, tout est réuni pour créer ce paysage somptueux.

D’ailleurs, entre chaque pic, vous pouvez facilement apercevoir des glaciers.


Nous avions continué notre parcours jusqu’à l’autre extrémité du lac où nous pouvions voir les fameuses moraines, ces débris provenant des glaciers mais aussi des souches arrachées par les rivières.



Le retour se fait par le même chemin, il n’est pas possible de faire le tour complet du lac, sûrement à cause de nombreux éboulements en aval des glaciers.

Je souhaiterai terminer cet article par la photo ci-dessous qui résume bien le lac Moraine.
Ce lac, c’est des montagnes et une forêt à perte de vue, des glaciers qui fournissent la fameuse farine de roche qui donne cette couleur si particulière à l’eau. C’est aussi des moraines, ces débris de glaciers, des rochers, des cailloux, mais aussi des souches et du bois arrachés sur le parcours des rivières et des éboulements. Tous se réunissent pour créer un véritable paradis sur terre.

A très bientôt pour de nouvelles aventures 🙂