Une randonnée frigorifique !

Aujourd’hui, je vous propose de nous accompagner sur l’une des randonnées que nous avons le plus apprécié au Jasper National Park. Le point de départ se situe à une quarantaine de minutes de la ville de Jasper, pour y accéder, une partie de la route se fait en forêt sur une belle route sinueuse qui vous emmène à 1762 mètres d’altitude.

Cette altitude était le point de départ d’une journée mémorable pour nous, nous avions décidé de parcourir le sentier Edith Cavell, mais rien ne nous préparait à ce que nous allions vivre, d’abord l’émerveillement puis la difficulté face à un fort vent glacial.

Le début du parcours se situe sur un parking d’où commence un petit sentier pédestre d’un kilomètre facilement accessible qui nous emmena vers l’étang Cavell.

Nous nous attendions à voir un petit lac sans intérêt, mais la nature a décidé que ça allait être tout autre. Nous avions vu ceci :

Il ne s’agissait pas d’un simple étang mais d’un endroit époustouflant pour un amoureux de la nature comme moi : une montagne qui nous fait face, un glacier en haut qui perd des morceaux de glace dans un fracas que je n’avais jamais entendu auparavant, un autre glacier au contact de l’eau qui perd également des morceaux de glace pour former une arche. Tous ces morceaux de glace flottaient librement dans l’eau émeraude de l’étang.

Notre cerveau était submergé d’informations que nous n’avions pas l’habitude d’avoir.

Il n’y avait qu’une seule chose à faire, s’assoir et profiter du spectacle.

En face de nous, se dresse la paroi nord du Mont Edith Cavell, il s’agit littéralement d’un mur droit formé de quartzite, en haut à droite se dresse le glacier Angel. De l’autre côté, se trouve le glacier Cavell qui donne naissance à l’étang Cavell. Chaque été, l’eau de cet étang ronge peu à peu le glacier. Tous les icebergs que vous voyez viennent de ces glaciers.

Parlons un peu du Mont Edith Cavell, son sommet se situe à 3300 mètres d’altitude. Le sommet s’appelait précédemment la montagne de la Grande Traverse, il a été donné par les voyageurs qui passaient à proximité dans le cadre de la traite des fourrures. Le sommet a été renommé pour rendre hommage à Edith Cavell, une infirmière britannique exécutée pendant la première guerre mondiale car elle avait aidé des prisonniers à s’échapper de Bruxelles, alors que la Belgique était occupée.

Après avoir profité de ce cadre, il était temps de commencer la deuxième partie de la journée : la randonnée proprement dite.

Nous avions quitté le sentier goudronné pour nous diriger vers Cavell Meadows Trail, une boucle de 8,2 km qui nous fera passer par trois points de vue dont le plus haut s’élèvera à 2288 m d’altitude avant de revenir à notre point de départ.

Nous prenions très vite de l’altitude, ce qui nous avait permis de voir l’entièreté de l’étang et ces petits icebergs.

Puis nous entrions dans la forêt subalpine avec ses sapins où les glaciers se laissent entrevoir entre chaque espace, ce sont eux les éléments principaux dans ce paysage.

En vérité, ce sont juste de minuscules vestiges de ce qu’était la région avant, toute cette zone était couverte de glaciers gigantesques aujourd’hui disparus. Dans leur fonte, ils ont créé et sculpté cette vallée en transformant radicalement l’environnement.

Au fur et à mesure de la montée, la forêt laissait la place à la zone alpine, les sapins se faisaient de plus en plus petits jusqu’à disparaître complètement laissant une zone à la merci du vent et du froid.

Malheureusement pour nous… Car cette zone avait été très très venteuse ! Nous avions littéralement du mal à marcher contre le vent à cause des rafales qui pouvaient frapper subitement, nous étions gelés, j’avais failli tomber plusieurs fois, nous n’en revenions pas. Et pour ne rien aider, la pente était très raide.

Mais nous n’avions pas abandonné, et nous étions arrivés à notre premier point de vue à 2288 m d’altitude. Ici, se trouve un beau panorama à 360° de la zone, mais nous nous n’étions pas trop attardés au vue des conditions météo.

Ensuite, nous redescendons vers le deuxième point de vue à 2119 mètres d’altitude à un peu plus d’un kilomètre du point précédent.

Nous étions un peu plus protégés du vent mais voilà que la pluie s’était invitée. Cependant, la vue nous faisait oublier les conditions climatiques avec une superbe vue et les morceaux de glace se décrochant du glacier faisaient leur spectacle.

Puis, il était temps de redescendre, nous étions mouillés et frigorifiés, les nuages descendaient de plus en plus.

Nous rejoignions vite la zone subalpine, les sapins pouvaient nous protéger davantage.

Le dernier point de vue permet d’apprécier d’autant plus le glacier Angel au milieu de la forêt.

On peut le voir sur la photo ci-dessus prise avec un téléobjectif, j’ai adoré la couleur bleue turquoise du glacier.

La descente continuait jusqu’à atteindre l’étang Cavell où on se rendait compte de la quantité phénoménale de roches que le glacier Cavell a pu emmener avec lui dans ses mouvements saisonniers au cours des années, l’étang est en effet entouré de roches, de gravier et de sable.

Si vous souhaitez faire la même chose, allez-y de bon matin, le parking peut vite être complet. Renseignez-vous avant d’y aller, la route peut être fermée à cause des conditions météo. Dans tous les cas, la zone est fermée du 1^er novembre au 15 mai afin de protéger les caribous et leur habitat hivernal.